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Une bouteille à la mer
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Comme il y a tant d'amour à donner
Et tant de tristesse à recevoir
Comme il y a tant de passion à partager
Et tant de solitude à supporter
Tout s'éteint, disparaît, éclipsé !
Bien qu'il se soit laissé entrevoir
Le bonheur tout juste discerné,
Le malheur sait nous l'enlever.
Et c'est lorsque l'on se sent enfin prêt
Qu'il n y a plus rien à voir.
Tout ce que l'on envisageait
N'est plus que l'utopie d'un damné !
Tout ce à quoi l'on aspirait
Se métamorphose en une abjecte lame de rasoir
Qui entaille les chairs fanées
Pour libérer ses tourments insondés.
Et tout ce que l'on désirait
S'envole dans cet au revoir,
Pour ne laisser qu'un vide aliéné,
Pour ne laisser qu'une braise étouffée
Si bien que dans la douleur sont liés
Le savoir d'un idéal dérisoire
Et le fait de l'impossibilité.
Pourquoi t'en es-tu allée ?
Peut-être le sort s'est-il acharné ?
Peut-être n'ai-je pas su y croire ?
Mais une chose est d'ores et déjà démontrée :
Si la joie est éphémère, la peine est éternité
! |
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Doutes
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Le doute s'installe
La nuit tombée.
Rien que ne taille
La destinée.
Songes engourdis
Du simple oubli,
Âmeétourdie
De simple envie.
Pourquoi la vie ?
Pourquoi l'amour ?
C'en est ainsi !
Et pour toujours
Es-tu par là ?
Je cherche bien,
Ne trouve pas.
Il n'y a rien !
Suis-je bien moi ?
J'ai bien un corps !
Est-il à moi
Ou ai-je tort ?
Songes engourdis
Du simple oubli.
Âme étourdie
De simple envie.
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Papillons extatiques |
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| La musique résonne encore dans ma
tête,
Mes vêtements sont imprégnés de tabac froid,
L’atmosphère est lourde et mon âme est en émoi,
La vie ralentit quand soudain le temps s’arrête.
Plus rien n’existe en cet instant que la musique.
Le doute envolé arrive adrénaline
Qui, de sa saveur tourbillonnante, vous pique
Le cou de mille baisés aux lèvres câlines.
Puis mon sang cesse de refluer dans mes veines
Pour laisser couler à sa place le bonheur
Et cet apaisement qui efface les peines.
Des perles de sueurs qui naissent sur mes tempes,
La vision troublée, disparaissent les malheurs,
Tout comme ces papillons de nuit dans les lampes… |
|
Histoire d'un
jour |
|
| Lentement il se disperse,
Courant après ses songes fuyants.
La nasse remplie déverse
Sa bile, acide arrogant.
Et puis il s’endort
Sans jamais penser à la mort,
Et pourtant elle est là,
Blottie au creux de ses bras.
L’odeur du chaos ensorcelle
Ceux dont les cœurs congelés
A l’ombre des roches éternelles,
Étouffent l’herbe sucrée.
Lentement il se disperse
Courant après ses songes fuyants.
La nasse remplie déverse
Sa bile, acide arrogant.
Mais rien n’efface les traces
De cette sombre limace
Qui court sur son bras bleuâtre
Presque aussi dur que l’albâtre. |
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Juliette |
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| Sentir le souffle du vide sur ma nuque
Et le drap glacé à côté de moi…
Sur le vitrail l’orage éclate de froid
Et ses éclairs répandent son suc.
Les sifflements du vent sont si près…
Les corps qui tombent sans bruits des arbres
Étouffent le crépitement des branches glabres
Mais raisonnent encor dans mes tempes suppliciées...
Un désert sous une couverture.
Mais ses plis déforment l’amour
Et le néant de cette béante ouverture
Dévoile d’autant ce mal si sourd.
Et la lumière écorche les ombres,
Pensant les plaies d’un masque de cire
Émoussant les tombes
De ces grotesques pantins de mire…
Le vide s’est installé à mes côtés
Et la terre s’est souillée de sa présence incestueuse.
L’air s’est obscurcit dans son apnée
Et l’eau s’est solidifiée caverneuse.
Rien ne vaut de voir si je ne peux t’admirer,
Rien ne vaut de sentir si c’est l’absence que j’hume
là,
Rien ne vaut de toucher si je ne peux t’embrasser
Et rien ne vaut d’aimer si tu n’existes pas.
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Poémotron
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Comme le vent qui vole et le soleil qui brûle,
Comme un vautour planant dans le ciel sans scrupule,
Comme un joyaux posé au bout d’un tentacule,
L'amour rejette la haine, son seul remords
Le colibri étincelle, étouffant le sort
Comme une grande bouche, un nuage qui mord
Et s’éteint à jamais, couvert de campanules,
Sans une seule once de peur ou ridicule,
Et dans son linceul de vie le deuil qui recule,
Paraissant bien faible, mais d'autres fois si fort !
Comme un petit point qui se morfond et se tord...
Étalé, emmêlé, enchevêtré aux
corps...
*****
Étourdis par le manque d'un vide aliéné,
Éblouis par la vision d'un phoenix rosé,
Que vois-tu posé sur cette page tachée ?
Le spectre d'une envie qui s'éloigne en silence,
Le démon des orgies qui tortille et qui danse,
Le siècle du bonheur damné dans une transe,
Retrouve son chemin et les désespérés,
Écrase l'espoir de cet orgasme souillé,
Profane les tombes des artistes encensés
Tel l'ermite noir, sur sa tour sombre qui pense...
Et perfore les joies de sa trop longue lance !
Et tous les sentiments sont devenus trop rances... |
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L'essence divine |
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Un silence qui court
Encore et puis encore,
Isolé d’un seul tour
De manège, mon trésor.
Un baiser vaporeux
Dans le cou, sur les reins,
Qui voyage amoureux
Caressant le satin
De ta peau blanche, heureux !
Et ces deux émeraudes
Ourlées de dorures,
Psalmodient une ode
Qui panse mes blessures
De sa tendresse chaude.
O désespoir de quitter ces joyaux
Qui apaisent mon cœur et mes maux,
O tristesse de ne pouvoir admirer
Pour de vrai, ces merveilles sacrées.
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Lumière
noire |
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Saisir un instant sur du papier blanc
Déroulé d’un souvenir transparent,
Pour qu’à jamais perdure notre amour
Et que la nuit n’obscurcisse le jour.
Coucher ton corps satiné dénudé
Sur le velours d’un coussin délicat
Et de la lumière m’amuser,
Pour figer tes formes et ton bel éclat.
J’aimerais tant garder un souvenir
De tes baisers, de tes bras enlacés…
Mais la photo voilée vient de pâlir,
Car les négatifs ne sont pas réels
Et tu ne peux être développée,
Bien que mes sentiments soient éternels.
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Ces trains qui
arrêtent le temps |
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Des traînées de verdure
Visions inassouvies
D’un monde d’épluchures
Passagères et sans vie.
Des clients effacés,
Sur leur livre prostrés…
Comatant dans leur monde…
Perdus dans leurs pensées…
Quelques uns qui discutent
Racontant leurs soucis,
D’autres qui en profitent
Écoutant leurs ennuis.
Oreilles qui se bouchent,
Bouches qui s’entrebâillent.
Sonneries qui se couchent
Sur un roulis en braille.
Le passé, las, s’enfuit
Et le futur progresse…
Pas de feu de détresse
Pour stopper l’inertie…
Dans ce monde mouvant,
J’attends d’être arrivé,
Toisant la société,
Pensant ce qui m’attend.
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6 / 06 |
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Je regarde ces hommes, trop jeunes.
Beaucoup ont rendu leur repas
Et espèrent ne pas vomir leurs tripes
Une fois déposés sur la plage.
Enfin la rive !
Tous ces hommes qui nagent et qui coulent,
Qui courent et qui tombent,
Tels des poupons difformes
Terrassés par leur espoir de paix.
La mer écarlate charrie les restes
De batailles gagnées
Dans la souffrance et l’horreur.
Les prochaines cueillettes seront viciées
Et les coquillages auront un goût de fer…
Faire une trouée dans l’ennemi,
Ces ennemis, nos frères,
Notre propre image dans le miroir
Déformant de la guerre,
Combattant pour leur idéal.
Les balles sifflent et ricochent
Sur les casques, les barrages de fer
Ou les os des soldats.
Mais il faut avancer
Et continuer à offrir nos vies.
La monnaie universelle des pays en guerre,
C’est l’homme,
Qui tombe et qui compte
Pour un de plus
Ou un de moins.
Et toujours ces cris de douleur, de frayeur,
Rythmés par le son des mortiers
Déversant leurs notes une par une,
Sur un air de presto agitato.
La lumière est au bout du fusil
Mais sera-t-elle celle de la poudre ?
Et sera-t-elle la même pour tous ?
Même pour ceux de l’autre côté de la dune ?
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Comme un océan
de temps |
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C’était comme un océan
de temps
Où chaque goutte est une seconde
Et chaque seconde une vie féconde.
Par la beauté, subjugué,
Et la passion, transporté,
Mon cœur explosait de bonheur
Et l’éphémère étirait les heures.
C’était comme un océan de temps
Où des courants se rencontrent
Pour porter et magnifier les Êtres.
Mes sensations libérées des œillères,
M’étouffaient de leurs douces mains légères
Et mon cerveau ébloui par tant d’éclat,
Pleurait de joie devant tout ce choix.
C’était comme un océan de temps
Où les filets ne piègent pas les humeurs
Mais aident à porter le malheur.
Et dans tout ce désespoir rongeant nos erreurs,
Je remercie la vie de m’avoir accordé cet honneur
D’avoir pu admirer quelques secondes ce tableau,
Et d’avoir sublimé tout ce qui n’est pas beau.
C’était comme un océan de temps
Où chaque goutte est une seconde
Et chaque seconde la perfection en ce monde.
(American Beauty)
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La dernière
danse |
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Il tourne, il vole l’enfant de la
guerre,
Foulant de ses petits pieds potelés
La glaise noire éventrée, putréfiée.
Il danse et virevolte l’enfant de la misère,
Dans ses collants pourpres et sa veste velours,
Insouciant des dangers qui l’entourent.
Il s’amuse des ricochets dans la mare,
Ignorant tout des cadavres moribonds
Qui flottent sous ce brouillard nauséabond.
Il aime à jouer avec ces petits cafards
Qui courent follement sans répit,
Zigzaguant parmi tous les débris.
Il s’enivre de l’odeur de la mort
Qui parfume ses boucles dorées,
Luisantes dans cette lumière fanée.
Il chante à tue-tête l’enfant du mauvais
sort,
De mystérieuses mélopées envoûtantes,
Sur les rythmes des cris des mourants.
Et son rire qui résonne dans l’infini,
Se perd au milieu des feuilles grisées par l’automne,
Prélude à un hiver bien morne.
Il aimait et s’est évaporé l’enfant
de la vie,
Sous sa cape de soie rougeoyante,
Consumé par le désir et la passion ardente. |
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Le paradis d'E-Lo |
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J’ai vu une lumière du fond
de ma cellule.
La nuit s’est émue de mon sort
Et l’aube m’a souri à nouveau.
C’était comme si une bulle
Venait de s’envoler du port
Pour rejoindre un ciel de joyaux,
Comme si un voile de tulle
S’était, dans un ultime effort,
Relevé pour dévoiler ces mots.
Et de légères libellules
M’apportèrent enfin ce réconfort
Qui me faisait tant défaut.
La vie, étrange funambule,
Revenait vers moi et entrait dans mon fort
Pour m’offrir les clés du Paradis d’E-Lo. |
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Clair obscur |
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C’est un petit village
Perché dans les nuages
Qui domine une vallée
Dont la vie s’est retirée.
Une rivière rousse
Coule en son sein et fuit
La place sans un bruit,
Titubant entre les mousses
Sur le cloché l’heure arrêtée
Rappelle cet instant
Où l’amante ignorante
De lui, s’est détournée.
Une brume opaque
Est aujourd’hui maîtresse
De ses sens et de l’ivresse,
De son âme et du manque.
Pourtant, là-bas encor,
Persiste son trésor,
Blotti dans son écrin
De verre et de chagrin.
Il espère que celle,
Dont les perles étincellent,
Saura le dénicher
Au fond de la trouée.
Mais les cieux noirs et vides
Guettent aussi le moment,
Où son fantôme livide
Sautera pour le firmament…
Alors ce petit village
Disparaîtra aussi,
Dans l’écume de l’âge
Qui opprime et oubli.
Et les souvenirs déchus
S’en iront tristes en vaincus,
Ne laissant que néant,
Poussière et malchance… |
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Vol (suite) |
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Décidément, tu t’envoles
encore sans moi,
Dragon chimérique, soleil de mon désespoir.
Un refrain mélancolique en fond ce soir,
Comme l’impression d’un déjà vu bien noir…
La fleur s’est définitivement fanée
Et même la tristesse s’est échappée
De ton emprise tyrannique
Ne laissant qu’un relent de panique.
Le fond est-il encore loin ?
Combien de temps me faudra-t-il
Avant de me poser dans un coin ?
Découvrirai-je un jour ce trésor
Que tu protèges si bien vieux reptile,
Ou partirai-je finalement seul du port ?
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Tristesse |
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J’aimerais oublier définitivement
Cette vie sans douceur.
J’aimerais me perdre éternellement
Dans mes rêves d’ailleurs.
Disparaître et laisser la place,
Passer mon tour et briser la glace.
Qui s’en soucierait ?
Qui s’en rappellerait ?
Partir avec les abeilles
Pour me répandre de fleur en fleur.
Adorer le soleil,
Me gaver de son exquise chaleur.
Me noyer avec des sirènes
Pour ne serait-ce qu’une fois,
Rencontrer une reine
Et me croire son roi.
Fusionner avec l’univers
Pour n’être plus rien
Un tout n’ayant plus de cœur,
Un nom sur un parchemin,
Un fruit dans un jardin,
Un rire sur un chemin… |
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Credo |
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J’aurais aimé t’offrir
la joie
D’un réveil à deux un matin,
Blottis ensemble sous les draps,
La chaleur fraîche du satin.
J’aurais aimé t’inventer
Des sens inconnus
Pour goûter la vertu
Du partage embrasé.
J’aurais aimé t’entendre rire
Et voir la lumière amoureuse
Epouser tes lèvres soyeuses,
Tentant de te séduire.
J’aurais aimé t’offrir des iris
Pour me perdre au fond des tiens
Et me sentir complice
En te cueillant la main.
J’aurais aimé savourer ton odeur
Et sentir ton amour battre,
Me donner la force et le cœur
De ne pas me laisser abattre.
Mais je n’aurais que mes larmes
Pour affronter la nuit.
Et n’ayant pas d’autres armes
J’ai peur de sombrer sans vie. |
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Etre un autre être |
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J’aimerais savoir leur dire de jolis
mots,
Leur parler de clichés, les emmener danser.
Mais je ne sais qu’écrire, composer, jouer
Des odes inconnues, de tristes adagios.
J’aimerais être fort, qu’elles se sentent en confiance,
Leur conter d’extraordinaires aventures.
Mais je suis trop chétif et dépourvu de chance.
Pourtant parfois, j’aimerais tant cette parure…
Changer ma plume contre des muscles d’aciers,
Changer ma guitare contre une amante aimante,
Echanger ma vie contre un regard envoûtant,
Changer de peau pour connaître enfin le bonheur,
Changer toutes mes craintes et ma timidité,
Pour enfin connaître l’Amour vrai partagé. |
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Valentine |
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De dentelles et de soie,
De douceur et d’espoir,
Vous dansiez comme le vent,
Enivrante de passion.
Vous étiez si belle et fraîche
Dans votre robe empourprée,
Que je ne savais résister
A l’envie de vous enlacer.
Dansez, dansez encore,
Demoiselle de mon cœur,
Pour qu’à jamais perdure
Les perles de vos grands yeux.
Riez toute la vie,
Belle dame du passé,
Pour que dans ce cercueil sombre
Vous n’attrapiez pas froid. |
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Mon ange envolé
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J’aurais pu arrêter le temps
Et faire disparaître l’horreur
Pour que tu ne sois jamais triste,
Pour que tu n’aies jamais peur.
J’aurais pu inventer des mots inconnus
Et composer des odes mystérieuses,
Pour un seul de tes regards,
Pour un seul de tes baisers, un seul…
J’aurais pu creuser jusqu’au centre du monde
Pour en ressortir le plus pur des diamants
Avec lequel j’aurais illuminé la nuit
Pour que la Terre entière profite de ta beauté.
J’aurais pu t’aimer comme tu ne le seras jamais,
Plus encore que tous tes amants rassemblés,
Plus encore que dans toutes tes vies réunies,
Plus encore que l’amour ne peut aimer la vie.
J’aurais pu être Dieu pour toi
S’il avait fallu que je le sois.
Mais tu ne m’as pas laissé le temps
D’être ne serait-ce qu’un homme… |
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La Fontaine aux Espoirs |
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Je me suis perdu dans Paris,
Un gris matin de printemps.
Il était tôt,
Les gens partaient tout juste au travail.
Quelques touristes endormis
Commençaient à peine leur marathon,
Les boutiquiers à ordonner leur devanture,
Un léger vent frais à souffler.
Le brouhaha de fond berçait mes souvenirs…
Je me suis assis au bord d’une fontaine
Où il était gravé :
« Noyez vos peines, buvez mes espoirs. »
Je les y ai donc jetées,
Ces peines,
Les plus récentes au moins,
A grande pelletées
Et dans l’euphorie du croyant.
Les plus vieilles,
J’ai appris à les supporter,
Les assumer et les oublier,
Un peu…
J’y ai jeté le plomb
Espérant le changer en or,
Pour retrouver cette richesse
Inestimable,
Comme un rayon d'aurore.
J’y ai noyé tant d’instants
Que j’en ai presque oublié la vie
Et failli m’y noyer tout entier.
Et puis j’ai bu.
Mais la source sera-t-elle assez pleine
Pour humecter toutes ces âmes desséchées
Qui comme la mienne,
Ont cru trouver ici
Le remède à un mal
Dont on ne peut étancher la soif ?
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